Petit cancre poétique, le système d’éducation traditionnel ne lui convient pas – la tête dans la lune, les mains sur les mots, le regard derrière la fenêtre, il ne supporte pas l’enfermement. Alors, il s’implique plus intensément dans l’écriture – au début, c’est un lyrisme brut qui émane de ses compostions, un besoin d’expression anime son lyrisme, c’est un cri d’émotions vives et intenses qui lui offre la possibilité d’extérioriser ses sentiments.
Rapidement, il comprend que ces textes sont en mesure d’aider les autres, de « faire du bien » – c’est ainsi qu’il prend conscience qu’écrire pour les lecteurs, c’est aussi écrire pour lui – c’est cette notion d’unité et d’humanisme qui, aujourd’hui encore, stimule ses poèmes.
Ses inspirations premières sont « les gens », la rue, le réel, l’expérience, tout ce qui grouille de vie, les fragments d’histoires, de récits, les papillons dans le ventre, les yeux humides, tout ce qui fait battre les coeurs.
Il écrit dans des endroits bruyants, dans les bars, sur les terrasses… Il cache son visage, ses idées et son âme dans son carnet, en se fondant dans une masse qui regorge de contes à hurler sur papier. Anonyme dans la foule il met des écouteurs et, bercé par la musique il circule dans son imaginaire, comme on rembobine un vieux film, il touche les souvenirs, les fantasmes, les rêves et les incertitudes, pour en dégager des particules de lettres, souvent tendres, parfois crus.
Son style possède un rapport intime avec le papier, sa texture est comme un corps à caresser, une matière aimante à modeler par la poésie, pour lui donner un caractère, un besoin, une envie, une « chose » à raconter. Ses supports, il va les chercher dans les brocantes, dans les vielles papeteries où la poussière hante l’atmosphère, où le vécu se sent dans l’air.
Il aime les productions faite main – c’est d’ailleurs ainsi qu’il offre, au numérique des réseaux sociaux, un peu de réalité, un effet au-delà de l’écran.
Paul Lawton, par sa capacité à être moderne et classique, est emprunt d’un style unique envoutant, qui n’attend que la lecture pour prendre vie, encore et encore, sous les yeux d’un lecteur attentif.